Le contexte règlementaire du repowering en France

Le secteur de l’éolien terrestre en France fait face à un nouvel enjeu avec le repowering. Ce processus consiste à remplacer des parcs éoliens vieillissants par des parcs avec des éoliennes plus modernes et plus performantes. Initiée en réponse à la fin de vie des premières générations d’éoliennes installées dans les années 2000, cette démarche s’inscrit dans un cadre réglementaire structurant, notamment encadré par la circulaire de juillet 2018 et les articles L. 181-14 et R. 181-46 du code de l’environnement.

En France, le repowering se fait majoritairement par le biais des portés à connaissance pour des modifications notables des installations existantes, permettant ainsi d’éviter le processus complet de réinstruction des projets. Toutefois, lorsqu’une modification est considérée comme substantielle, une nouvelle autorisation environnementale est requise, notamment en cas d’augmentation significative de la hauteur des mâts ou de la puissance des installations.

Les principales régions concernées par le repowering

Le repowering concerne principalement les régions historiques de l’éolien, telles que le Grand Est, les Hauts-de-France et la Bourgogne-Franche-Comté. Selon les données de WattaBase, société spécialisée dans la market intelligence pour les énergies renouvelables, le Grand Est a concentré près de 33 % des volumes de repowering entre 2020 et 2025.

En termes d’acteurs, ce sont les opérateurs historiques qui dominent le marché du repowering, profitant de leur connaissance des sites existants et des autorisations déjà obtenues. Ces acteurs disposent également des capacités financières et techniques nécessaires pour optimiser les installations tout en minimisant les risques.

Les nouvelles dimensions des projets

Malgré l’opportunité de renouveler les installations avec des éoliennes plus puissantes et plus performantes, les projets de repowering restent souvent limités par les prescriptions réglementaires et les contraintes locales. Les données de WattaBase montrent que les hauteurs moyennes des mâts des projets renouvelés ont augmenté, mais restent encore inférieures aux nouvelles installations autorisées. De plus, le rayon des rotors a également progressé, permettant une meilleure captation du vent et une production accrue d’électricité.

Démantèlement et recyclage des éoliennes : un défi écologique

Le repowering implique également des opérations de démantèlement des anciennes éoliennes. Cette étape est cruciale pour limiter l’impact environnemental des installations obsolètes. En France, le démantèlement d’un parc éolien en fin de vie  est encadré par un cadre réglementaire strict, renforcé par l’arrêté du 22 juin 2020. Celui-ci impose le démontage complet des installations, y compris les fondations jusqu’à leur base, ainsi que la remise en état des terrains. Depuis 2024, les nouveaux parcs doivent atteindre un taux de revalorisation de 95 % de leur masse, fondations incluses. Le coût de ce démantèlement est anticipé dès la mise en service, via une garantie financière de 75 000 € minimum par éolienne. Grâce aux avancées technologiques et à l’émergence d’une filière spécialisée, plus de 90 % des matériaux sont aujourd’hui recyclables ou réutilisables. Le béton est concassé et réemployé, les métaux fondus, et les pales autrefois problématiques trouvent désormais des débouchés industriels, en étant par exemple transformé en mobilier urbain.